Ajoutez le son qui vous plait :)


Article récent dans la nouvelle république concernant Mr Claude Couet

Article récent  dans la nouvelle république concernant Mr Claude Couet
"ce n'est pas parce que les choses nous semblent inaccessibles que nous n'osons pas...c'est parce que nous n'osons pas qu'elles nous semblent inaccessibles" (SENEQUE).

"Chaque instant de la petite enfance est lentement gravé dans le marbre.Toute nouvelle sensation,toute nouvelle experience s'approprie avec le temps.L'enfant est comme une oeuvre d'art,il se fonde dans l'amour et la culture, il s'érige avec patience".


Un jour, on demanda au Bouddha :

"Qu'est-ce qui vous surprend le plus dans l'humanité ?"

Il répondit :

"Les hommes qui perdent la santé pour gagner de l'argent
et qui, après, dépensent cet argent pour récupérer la santé.
A penser trop anxieusement au futur, ils en oublient le
présent, à tel point qu'ils finissent par ne vivre ni au
présent ni au futur. Ils vivent comme s'ils n'allaient jamais
mourir et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu


"Soyons le changement que nous voulons pour le monde" Gandhi

mardi 15 décembre 2009

Ni bourreau ni victime...les apports de la psychanalyse corporelle


Quand le corps et l'esprit réunis dévoilent avec une précision inouïe les archives de notre personnalité et ravivent notre gigantesque capacité à d'abord nous aimer nous-mêmes avant d'aimer les autres.


Nouveauté :


Sortie 20 octobre

Après l’ouvrage ‘Allo mon corps, fondements de la psychanalyse
corporelle’, l’équipe des psychanalystes corporels vous partage sa
recherche et ses questionnements. Appuyée sur une méthodologie précise
et 25 années d’investigation, cette nouvelle approche de l’intériorité
humaine convie le lecteur à reconsidérer ce qu’il pensait connaître de
cette incroyable Humanité qui nous traverse.

La psychanalyse corporelle vérifie abondamment ce que les illustres
précurseurs ont exploré. Mais avec une pertinence et une profondeur de
revécu en séances jamais atteintes, semble-t-il, par aucune méthode,
cette équipe nous interpelle depuis la naissance jusqu’aux grandes
crises de l’âge adulte en passant par ce concept révolutionnaire qui
leur est propre : il n’y a ni bourreau, ni victime dans notre histoire
personnelle.
Pouviez-vous l’imaginer ?

lundi 14 décembre 2009

Le pédéraste et le pédophile à l’école

Le pédéraste et le pédophile à l’écoleAuteur(s): Thierry Petitot - éd. L’harmattan, 2007 (101 p. ; 11 €)

Foisonnant, ce petit livre d’un collègue éducateur, tourné vers la sociologie et les sciences de l’éducation. La tradition républicaine veut que la sexualité tant de l’enfant que de l’enseignant reste aux portes de l’école. Pourtant, les agressions pédophiles perpétrées à l’école, même si elles relèvent de l’épiphénomène, démontrent que certains professeurs ne peuvent refréner leurs pulsions et passent à l’acte, profitant de l’aubaine que leur procure leur position professionnelle. L’enfant, loin de vivre dans un monde d’insouciance et de sécurité, n’est donc pas au sein de l’institution scolaire complètement à l’abri de la folie de l’adulte. Pendant longtemps, cette réalité sera restée tabou.
En fait, la pédophilie existe en matière d’éducation, depuis la nuit des temps. L’antiquité grecque fit du pédéraste un enseignant incontournable dont seule l’élite profitait ! La vision de l’enfant a, depuis, totalement changé. Dans nos civilisations contemporaines, son corps est sacralisé et il est considéré digne d’une protection et de soins spéciaux. L’âge des relations sexuelles est codifié, menant en prison celles et ceux qui veulent l’ignorer. Pour autant, affirme l’auteur, il ne faudrait pas bannir l’affectif de l’école au risque de la déshumaniser complètement : « sans amour il est impossible d’enseigner » (p.45). Transmettre un savoir peut difficilement se faire en restant indifférent à celui ou à celle à qui on le transmet. Aimer ses élèves n’est pas en soi pervers. Cela peut tout autant structurer que détruire l’enfant. Quelle différence peut-on alors établir entre celui qui prend le corps de l’enfant pour un objet de ses désirs et celui qui le considère comme le sujet des connaissances qu’il apporte ? Ce qui les sépare, c’est la distance nécessaire et vitale qui permet à l’enfant de grandir et de s’émanciper. Le pédophile est avant tout amoureux de lui-même. Il est resté fixé à un stade de son développement psychologique, social et sexuel. En s’énamourant de l’enfant, il croit se voir dans les yeux de sa victime qui joue avant tout le rôle d’un miroir rassurant. Le pédagogue, qu’il le veuille ou non, prend une place plus ou moins importante de substitut de figure parentale. A ce titre, il est investi par l’enfant dans une relation d’attachement et attiré lui-même par celui-ci. Mais, il est avant tout là, pour l’Autre. L’enthousiasme et la passion qui impliquent l’amour de celui à qui il enseigne, est là pour développer la spécificité de son élève et non le garder sous son emprise.

Jacques Trémintin.

vendredi 11 décembre 2009

Bienvenue dans le monde de la pédophilie !

Bienvenue dans le monde de la pédophilie ! Suggérer par mail
Écrit par Nobel & Aurel
02-10-2006

Imaginez un ministre de l'Education Nationale envoyant une directive secrète à tous les chefs d'établissements leur imposant d'étouffer les affaires de pédophilie dont leurs professeurs se rendraient coupables à l'encontre de leurs élèves. Laisseriez-vous votre enfant partir à l'école en toute sérénité ou au contraire, exigeriez-vous la poursuite en justice de ce ministre ainsi que des professeurs coupables de crimes sexuels ? La réponse vous semble sûrement évidente, mais elle ne l'est point pour le Vatican...

Le Vatican et les Crimes sexuels

Un document secret du Vatican dit comment procéder dans les cas de scandales de pédophilie au sein de l'Eglise Catholique.

Avant de devenir pape, le cardinal Joseph Ratzinger a fait appliquer le document intitulé "Crimen Sollicitationis".

Il enseigne aux évêques sur la manière de procéder en cas d'allégations de crimes pédophiles contre des prêtres.

Les critiques dissent que ce document a été utilisé afin d'échapper aux poursuites pour viol sur enfants.

Crimen Sollicitationis a été écrit en 1962 en latin et donné aux évêques du monde entier qui ont reçu l'ordre de la tenir enfermé dans leur Eglise !

Il leur enseigne la façon de procéder en cas de "crime de sollicitation" par les prêtres dans le cadre du confessionnal. Il évoque également

Il impose le secret absolu tant de l'enfant victime que du prêtre mais aussi d'éventuels témoins extérieurs.

Briser ce serment signifie une excommunication de l'Eglise Catholique

Colm O'Gormann, reporter pour l'émission Panorama de la BBC, a trouvé sept prêtres accusés d'abus sexuels sur mineurs et vivant dans ou autour de la cité du Vatican.

L'un des prêtres, le Père Joseph Henn, a été poursuivi pour 13 cas de molestations par un « grand jury » aux Etats-Unis.

Durant le "tournage" du reportage "Sex Crimes and the Vatican", Colm a trouvé que le Père Henn se battait pour ne pas être extradé du Vatican.

Le Vatican ne l'a pas force à retourner aux Etats-Unis afin de faire face aux accusations retenues contre lui.

Après le reportage, le Père Henn a perdu son combat contre son extradition. Mais il a fui le Vatican et on pense qu'il se cache quelque part en Italie pendant qu'un mandat d'arrêt international a été lancé contre lui.

Colm O'Gorman a été violé par un prêtre catholique lorsqu'il avait 14 ans dans le diocèse de Ferns dans le comté de Wexford en Irlande.

Le Père Fortune a été accusé de 66 cas d'agressions sexuelles et d'une autre offence sexuelle relatant un enfant de 8 ans. Mais il s'est suicidé à la veille de son procès.

Colm a débuté une investigation avec la BBC en mars 2002 qui a conclu à la démission du Docteur Brendan Comiskey, l'évêque à la tête du diocèse de Ferns.

Colm a fait pression pour que le gouvernement ouvre une enquête, ce qui a débouché sur le rapport Ferns.

Il a été publié en octobre 2005 et révéla que :" Une culture du secret et la peur du scandale a mené les évêques à placer les intérêts de l'Eglise Catholique au-dessus de la sécurité des enfants »

L'Eglise Catholique a de par le monde 50 millions d'enfants dans sa congrégation mais aucune politique universelle de protection de l'enfant ; bien qu'au Royaume-Uni il y ait le bureau catholique de la protection des enfants et adultes vulnérables.

Cela signifie que dans certains pays le Crimen Sollicitationis est la seule politique appliquée

Le Vatican a refusé de répondre aux requêtes répétées de Panoama concernant les différents cas montrés dans le reportage.

(Source B.B.C : Sex crimes and the Vatican, 29 septembre 2006 , traduit de l'anglais par Athétürk).



Crimen Sollicitationis: Une interprétation.

Le père Tom Doyle est juriste en droit canon. Il a eu une carrière diplomatique avec le Vatican mais fut viré après avoir critiqué la manière dont l'Eglise traite les cas d'abus sexuels sur enfants. Il donne son interprétation du Crimen Sollicitationis dans le documentaire Panorama.

" Crimen Solicitationis est l'instruction d'une politique mondiale sur le secret et le contrôle absolu de tous les cas d'abus sexuels du clergé.

Mais ce que vous avez réellement ici est un écrit explicite afin de dissimuler les cas d'abus sexuels sur enfants par le clergé en punissant ceux qui voudraient attirer l'attention sur ces crimes commis par des hommes d'église.

Vous avez une politique écrite qui dit que le Vatican contrôlera ces situations et vous avez aussi je pense l'évidence claire écrite du fait que tout ce dont ils se préoccupent est de contenir et de contrôler le problème.

Nulle part dans aucun de ces documents il n'est fait mention d'une aide aux victimes.

La seule et unique chose qui y est dite est qu'ils peuvent imposer la peur aux victimes et les punir pour avoir discuté ou divulgué ce qui leur est arrivé.

Tout est contrôlé par le Vatican, et au sommet du Vatican est le pape. Donc Joseph Ratzinger était au centre la plupart du temps où ce document était en application. Il créa une suite à ces documents et maintenant il est le pape. Tout ceci signifie que la politique et l'approche systématique du problème n'ont pas changés.

Le Cardinal Ratzinger, maintenant Pape, pourrait dire demain : " Voici notre politique : dorénavant nous révèlerons toute affaire aux autorités civiles, nous isolerons et destituerons tous les ecclésiastiques accusés et prouvés coupables.

Une complète ouverture et transparence, une complète ouverture de toutes les situations financières, arrêter toutes les barrières pour la procédure légale et coopérer complètement avec les autorités civiles. »

Il pourrait faire cela.

( Source orignale B.B.C, Crimen Sollicitationis, an interpretation, 29 septembre 2006, traduit de l'anglais par Athétürk )


Immunité papale contestée

Alors que les projecteurs internationaux sont braqués sur Benoît XVI, le Parti radical italien a donné la parole à l'avocat et exséminariste américain Daniel Shea. Celui-ci a rappelé, mercredi à Rome, que Joseph Ratzinger a été personnellement appelé dans un procès à la Cour du district de Harris County (Texas). Trois plaignants s'opposent au Père Juan-Carlos Petino-Arango, accusé d'actes pédophiles. Il est reproché à Joseph Ratzinger d'avoir signé et envoyé en 2001 une lettre disciplinaire aux évêques sur «les délits les plus graves réservés à la Congrégation pour la doctrine de la foi» dont il était le patron. Cette lettre précisait les huit délits réservés au Tribunal de la congrégation. Outre ceux contre les sacrements d'eucharistie et de pénitence, y figurent les délits des prêtres contre des mineurs. Ces délits sont couverts par le secret pontifical, les évêques se chargeant de la seule enquête préalable.

Selon l'avocat américain, l'inscription de Joseph Ratzinger sur la liste des accusés vise à mettre fin à la couverture par le Vatican des abus sexuels commis par des prêtres. Depuis son élection, Benoît XVI aurait fait une demande formelle d'immunité diplomatique en tant que chef d'Etat: «La réponse est désormais dans les mains du président Bush», a expliqué Daniel Shea. «Nous n'avons aucune haine envers les prêtres coupables d'actes pédophiles, ce sont aussi des victimes», dit Daniele Capezone, secrétaire des radicaux italiens. Au soir du 16 août, le Parti radical et l'association «anticlericale.net» ont manifesté devant la place Saint-Pierre, avec des pancartes: «Président Bush, pas d'immunité pour Ratzinger», «Stop au secret sur les abus sexuels commis par le clergé!»

Source APIC/La Liberté - 20 aout 2005

Notre conclusion : En ce début d'année 2006, l'effort était mis par l'Eglise Catholique,en la personne d'André XXIII, archevèque métropolitain d'Île de France, pour remettre à la mode le catéchisme. 26 000 affiches vinrent souiller les murs de la capitale, 405.000 dépliants, ainsi qu'une lettre adressée à 100.000 familles. Pour un coût total de l'opération de 200.000 €. L'archevèque entendait «Annoncer aux enfants cet amour de Dieu pour les hommes, les ouvrir au respect d'autrui et au don de soi, voilà le service que nous pouvons leur rendre». Ainsi, nous sommes en droit de nous interroger sur l'amour porté par l'Eglise catholique sur les enfants confiés à son entière responsabilité.

Il n'est pas dans nos idées de faire croire que tout prêtre est pédophile, comme tout musulman n'est pas islamiste. Néanmoins, tout parent aimant ses enfants, et ne pensant qu'à leur bien, devrait avoir la présence d'esprit de les retirer du catéchisme, tout comme il le ferait à n'en point douter, si le ministre de l'éducation nationale avait envoyé une telle directive avant que son représentant ne soit jugé. Comme doivent être les autorités vaticanes, ainsi que Benoit XVI.

A l'heure où certains, à l'instar de Benoît XVI, voudraient nous imposer l'idée d'un ' choc des civilisations ' et d'une Europe aux racines chrétiennes, il convient de s'interroger et de remettre en question les rapports étroits entretenus entre les différents Etats Européens et l'Eglise Catholique. Rappelons que le projet de Constitution Européenne accordait, dans l'article I-52, une place privilégiée au statut des églises:

"1. L'Union européenne respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient en vertu du droit national, les églises et les associations ou communautés religieuses dans les Etats membres.

2. L'Union respecte également le statut dont bénéficient en vertu du droit national, les organisations philosophiques et non confessionnelles.

3. Reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l'Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces églises organisations."

L'Union Européenne doit-elle continuer le dialogue avec les Eglises, tout en sachant que l'Eglise catholique viole les droits des enfants supposés être sous sa protection ? Ni l'Europe, ni tout autre Etat du monde arabo-musulman, n'ont de leçons à recevoir d'un Etat, ainsi que de son représentant Benoit XVI, ayant mis en place un système protégeant les violeurs d'enfants depuis 1962.


Archive : Le Crimen Sollicitationis, disponible en ligne, en latin & en anglais

mercredi 9 décembre 2009

Le fléau de la pédophilie sur Internet

Comment agir ? Comment se protéger et protéger ses enfants ? Que faire face à un site, des actes, un forum de pédophiles ? Voici quelques réponses à un probléme qui ne semble pas trouver encore de solution.



Un test à vomir
Nous avons lancé plusieurs logiciels de peer-to-peer. Notre exemple va être plus concret sur KaZaA. Nous nous sommes connectés et avons tapé plusieurs mots clés que les pédophiles utilisent le plus souvent. 30 secondes plus tard nous nous retrouvons devant 271 fichiers. Sur le protocole WPNP allié au protocole Opennap, le résultat est en constante augmentation, quelques minutes d'attente, c'est pas moins de 1350 titres, parfois évocateurs, qui ont été trouvés. On peut se rassurer en se disant qu'il y'a un certain nombre de faux, mais il faut se rendre à l'évidence : ce n'est pas le cas de la majorité des fichiers et ce sont parfois des bébés qui sont exhibés. Attention la loi française n'a aucune pitié envers les personnes qui téléchargent ce genre de fichiers, et nous nous en réjouissons. Il faut savoir qu'une seule image de ce type dans votre machine peut vous émaner devant un juge.

On vous invite a lire les lois se rapportant à la pédophilie et à la consommation de ce genre de document sur le site Point de contact mis en place par l'AFA. - lire -


Lutter contre la pédophilie, voilà une question qui nous est souvent demandé par courrier électronique. Par cet article nous allons tenter de vous soumettre quelques clés et conseils afin d'agir efficacement, sans débordement et comme un citoyen du web.

Je, tu, il …
Il faut savoir que sur Internet, l'un des premiers jeux est de chatter, discuter dans un lieu réalisé à cet effet. Chat Irc, chat Caramail, Voilà, Msn, … la gamme des possibilités est énorme. Méfiance cependant, voici quelques règles à suivre si vous souhaitez profiter de ces outils sans être ennuyiez, inquiétés, …

- Ne pas prendre son nom, prénom comme pseudo, comme nick.
- Ne jamais donner d'informations privées :
E-mail familiale, téléphone, adresse, nombre de frères, sœurs, …
- N'accepter " JAMAIS " de fichiers joints.
- Les enfants n'ont pas à surfer seul.
- Si vous êtes un parent, ne pensez pas que l'Internet va se transformer en nounou.
- Prenez le temps de surfer avec vos enfants.
- Ne jamais télécharger d'images et de documents pédophiles.
Ne branchez jamais votre webcam à la demande d'une personne sur IRC. Vous ne savez pas ce qu'elle souhaite faire des images "privées " qu'il va récupérer de vous.
- Vous avez un doute, un probléme, n'hésitez pas à faire appel à modérateurs du lieu de discussion ou vous vous trouvez. Il suffit souvent d'écrire à abuse@ suivit du nom de domaine de type abuse@wanadoo.fr,



Chat échaudé !
Interview de l'ex responsable de MSN France. Microsoft ne semble pas avoir les même priorités pour lutter contre les pédophiles dans ses chats.

Cas d'école, cas vécu
Voici une situation vécue sur un chat. Seul les noms et pseudos sont faux. Magali a 11 ans, une pré-adolescente qui surf depuis une petite année. Lors d'un chat, un internaute l'interpelle, sympa, il se nomme " SC". Ce SuperCopain, parle, rigole, raconte sa vie. Il semble avoir le même âge que Magali et sa vie quasi identique à la sienne. Même parents un peu casse pied, même professeurs " idiots " et " vieux ". SC aime la musique, ca tombe bien, Magali adore la " Danse ". SuperCopain, lui envoi quelques Mp3 de sa chanteuse préférée. Nous sommes au mois de février, l'occasion de parler un peu de vacances, SC adore le ski, il va bientôt partir avec ces parents. Magali aussi aime la montagne, mais préfère la mer, elle lui explique qu'elle va du côté de Cannes. L'été elle adore, il fait chaud, la mer et belle et comme elle adore nager …

SuperCopain, lui propose de le voir en photo, sur ses skis. Magali s'amuse d'avance de voir son camarade dans la poudreuse, il paraît qu'il passe plus de temps par terre que sur ses deux jambes. En échange, SC lui demande de lui communiquer quelques photos d'elle, sur la plage.

-:: Les sites utiles ::-


:: Le Bouclier - France -
http://www.bouclier.org
:: Action Innocence
http://www.actioninnocence.org
:: Child Focus - Belgique -
http://childfocus-net-alert.be/
:: Action Innoncente
http://www.actin.org

:: Point de contact AFA
http://www.pointdecontact.net


L'échange est réalisé. Magali a reçu un document illisible, la photo semble avoir été abîmé lors du transfert. Les siennes sont bien parties.

SC vient de récolter, le nom d'une gamine, son e-mail, son ip (Le fait de s'échanger des données par pièce jointe via Msn, Icq, Irc, permet de connaître l'Ip de l'émetteur, ndlr), le nom de son école, des photos d'elle en maillot de bain. En gros beaucoup d'informations qui vont mettre en danger cet enfant.

Qui contacter ?
En cas de problème première chose à faire contacter une association reconnue dans la lutte contre la pédophilie et ne pas hésiter à porter plainte au prêt des forces de l'ordre, Gendarmerie, P.J. de votre ville.
Ne JAMAIS tenté d'insulter, de menacer, de pirater une personne susceptible d'être un pédophile. Accumulez des informations qui seront utile à la police. Cependant, l'internaute, le citoyen, n'a pas à se transformer en justicier. Cela pourrait vous entraîner dans une spirale d'ennuis. Attention, très important, ne jamais télécharger d'images pédophiles sur votre ordinateur. La loi étant très stricte sur ce sujet, même une image vous transforme en consommateur.

P.S. : Nous avons réécrit cet article suite à notre découverte de problémes entre associations anti-pédophiles. N'ayant pas pour but de nous faire taper dessus pour des problémes qui ne nous concernent pas, nous avons préféré réécrire cet article.

dimanche 6 décembre 2009

l'ange bleu message de la présidente Latifa Bennari

Un petit récapitulatif
Je suis Latifa Bennari. En 1998, j’ai fondé l’association L’Ange Bleu, Association Nationale de Prévention et d’Information Concernant la Pédophilie. Ce fut l’aboutissement logique d’une action que je menais à titre individuel depuis trente ans. Petite fille, j’ai été victime de viols et d’agression sexuelles à répétition, par un employé de mon père. C’est dans cette expérience malheureuse, que j’ai puisé l’énergie qui m’anime depuis lors dans ce qui est devenu le combat de ma vie.

L’action menée par l’Ange Bleu poursuit comme but principal la protection des enfants contre la maltraitance sexuelle. De manière plus générale, cependant, il s’agit d’apporter une aide à toutes les personnes qui souffrent, en rapport avec une situation de maltraitance pédosexuelle ou de pédophilie :

En premier lieu, les victimes, ainsi que leurs proches. Mais, comme je suis pionnière dans l’aide que j'apporte aux pédophiles qui prennent contact avec moi, il ne faudrait pas croire que cela représente la totalité de mon activité, ni même la majorité. En réalité, il est bien plus fréquent que je vienne en aide à des anciennes victimes de maltraitance sexuelle ou à leurs proches, qui souvent ne savent pas comment aider ces victimes. Souvent, j'accompagne aussi les familles dans des démarches judiciaires : analyse des situations, de leur contexte, évaluation du risque de récidive de l'auteur. J'aide les proches à faire la part des choses ainsi qu'à peser le pour et le contre entre la sanction à appliquer à l'auteur et l'aide à lui apporter.

Bien qu’il soit de bonne foi, un pédophile ne peut pas anticiper le développement psychosexuel et affectif de l’enfant, ni quel type de rapport il aura avec ses futurs partenaires sexuels.

Dans le cas de relations sexuelles sans violence, il est en fait impossible de prévoir avec certitude les réactions futures de l’enfant.

Les risques inhérents aux relations sexuelles entre enfants et adultes, même si elles ne débouchent pas nécessairement sur la souffrance du futur adulte, sont trop importants pour qu’on puisse tolérer ces relations.

Un enfant peut aimer avoir des relations sexuelles précoces avec des adultes, comme il peut aimer être grisé par la vitesse ou la sensation liée à des activités plus ou moins risquées. Il n’en a pas le besoin. S’il ne lui arrive rien, tant mieux ! Mais il est de la responsabilité des adultes, pédophiles ou non, de ne pas l’exposer à des situations dangereuses.

Le danger inhérent à toutes les relations sexuelles entre adultes et enfants, même en l’absence de violence ou de contrainte, justifie que toutes les formes de relations sexuelles entre adultes et enfants soient interdites au titre de la protection des enfants et considérées comme relevant de la maltraitance sexuelle.

L'aide aux victimes représente la plus grande part de mon activité. Cela dit, ce n'est pas ce qui fait l'originalité de mon association comparé à d’autres associations : en effet, cela, d'autres le font également. Là où L'Ange Bleu se distingue, c'est dans l'aide apportée aux pédophiles qui entrent en contact avec l'association. La prévention du passage à l’acte ou de la récidive chez les pédophiles ou les délinquants sexuels déjà condamnés. Celle-ci n’a de sens pour moi qu’en acceptant d’aider ces personnes

Donc, le second pôle de mon approche, et qui paraît étrange voire scandaleux pour certains, c’est l’aide des pédophiles qui en manifestent le besoin. Cela concerne les personnes susceptibles de passer à l’acte pour des relations ou attouchements sexuels avec des enfants : en majorité des pédophiles -cela dit, il faut savoir que beaucoup d’auteurs de maltraitance sexuelle sur enfants ne sont pas pédophiles.

Je dirai d’emblée ceci : dans le cadre d’une prévention efficace de la maltraitance sexuelle sur enfants, il m’apparaît beaucoup plus pertinent d’apporter une aide et une écoute à certains pédophiles afin de les soutenir dans le choix de l’abstinence, plutôt que de continuer à stigmatiser une catégorie dans son ensemble, sans même comprendre le phénomène.

Les mots sont importants. Ce sont non seulement les outils de la communication mais aussi les outils de la pensée. Afin de lever d’emblée le malentendu principal, je voudrais d’ores et déjà insister sur le vrai sens des termes « pédophilie » et « pédophile ». Ce sens nous est donné par un simple dictionnaire, que viennent éventuellement compléter les manuels de psychiatrie.

Je cite : La pédophilie désigne l’attirance sexuelle pour les enfants (avant la puberté, soit en moyenne avant l’âge de 13 ans) lorsque que cette attirance est récurrente, relativement stable et fixée.

Un pédophile est donc quelqu’un attiré sexuellement par les enfants. Mais il n’est pas nécessairement passé à l’acte. « Pédophile » n’est donc pas synonyme de « violeur d’enfants », comme on le pense souvent.

J’insiste. Ce ne sont pas ses actes qui définissent le pédophile mais une attirance qu’il éprouve. En toute logique, à côté de pédophiles qui passent à l’acte, il y a des pédophiles qui ne sont pas passés à l’acte. Certains par peur ou par manque d’occasions, mais d’autres aussi par choix.

La réponse médicale (psychiatrie et médication) est insuffisante. La réponse thérapeutique également. Elles peuvent être utiles certes, voire indispensables. Mais on ne peut pas obliger les gens à se soigner, surtout lorsqu’ils estiment ne pas en avoir besoin (à tort ou à raison). En tout cas, ce n’est pas « d’être soigné » qu’ont d’abord et avant tout besoin les pédophiles qui me contactent, mais bien de trouver quelqu’un à qui se confier. Force est hélas de constater que le monde médical leur refuse souvent cette écoute.

Sachez qu’en France du moins, beaucoup de psychiatres ou de thérapeutes se refusent à prendre en charge les pédophiles qui se présentent à eux, en particulier lorsqu’ils ne sont pas passés à l’acte. Faut-il qu’ils aient été condamnés ? On nage en pleine absurdité !

Il y aurait hélas beaucoup à dire sur l’attitude scandaleuse et anti-thérapeutique de beaucoup de psychiatres, psychologues et psychothérapeutes en France.

Heureusement, d’autres partagent mon approche. Leur nombre semble malheureusement très insuffisant pour l’instant.

En France, on a beaucoup parlé de l’importance de la prévention. Mais de quelle prévention ? Qui dit « prévention » dit normalement « information ». Or, l’information en France a jusqu’à présent été d’une qualité déplorable concernant la pédophilie et les pédophiles. Et on a limité la prévention à celle de la récidive.

Or, prévenir la récidive, qu’est-ce que c’est ? Si on se limite à cette approche, cela revient à attendre que des pédophiles commettent des infractions sexuelles ; à attendre que certaines seulement de ces infractions soient signalées à la police, de sorte à pouvoir procéder à l’arrestation puis à la condamnation des auteurs, qui pourra les obliger alors à suivre un traitement. Peut-on décemment se satisfaire d’un tel programme minimaliste ? Ce serait à la fois aberrant et scandaleux ! Pourtant c’est ce que nous faisons En France. La prévention n’y est qu’un vain mot, un discours rassurant en complet décalage avec la réalité.

Une réelle prévention doit aller bien au-delà. Il faut agir en amont. Dans la mesure où les attirances sexuelles pour les enfants se développent généralement très tôt, souvent dès l’adolescence, il m’a semblé depuis longtemps important de s’interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour prévenir les premiers passages à l’acte.

Contrairement à l’opinion répandue, tous les pédophiles ne sont pas nécessairement des pervers violents ou manipulateurs, même lorsqu’ils sont passés à l’acte, et beaucoup de ces passages à l’acte font suite à des dérapages dus à une perte de contrôle.

En effet, de nombreux pédophiles se sont enfermés dans une solitude croissante et souffrent de ne pouvoir s’ouvrir de leurs attirances auprès de leur entourage. Leur détresse va souvent en augmentant au fil des ans et peut mener certains à des passages à l’acte non contrôlés, après des années d’abstinence sexuelle. Combien de ces passages à l’acte auraient-ils pu être évités si parmi ces gens ceux qui en ressentent le besoin avaient pu trouver une écoute et un soutien adaptés à leur situation ?

Ainsi, l’un des buts de l’association L’Ange Bleu est d’aider les pédophiles à vivre leurs attirances d’une manière responsable et respectueuse des enfants, c’est-à-dire sans passage à l’acte. J’ai appelé « pédophiles abstinents » ceux qui justement ont fait le choix assumé d’éviter ce passage à l’acte.

Oui, j’affirme que les pédophiles ont besoin d’aide. Ceux du moins qui s’interdisent le passage à l’acte, quelles qu’en soient les raisons - car je ne prétends pas les aider tous. Ni apporter de solution miracle, d’ailleurs. Les garanties à 100 % et le risque zéro n’existent pas. Mais il faut composer avec la part d’incertitude du réel.

Une chose est sûre : un pédophile en souffrance livré à lui-même est plus dangereux (à la fois pour les autres et pour lui-même) qu’un pédophile auquel on vient en aide. Refuser son aide à quelqu’un qui en a besoin, le rejeter, c’est augmenter sa souffrance. Je doute que ce soit ce qui protégera le mieux les enfants.

Ma profession de foi : cet aspect de la prévention est un volet essentiel qui permettra l’évitement de bien des souffrances dangereuses et inutiles.

Un pédophile est d’abord un être humain. C’est comme tel qu’il devrait être reconnu. Et jouir des mêmes droits fondamentaux que tout un chacun : le droit à un traitement équitable, le droit à la parole, le droit d’être entendu, le droit au respect...

La stigmatisation aveugle et systématique dont sont victimes les pédophiles est inutile à la protection de l’enfance. Pire, elle la dessert.

Si on veut permettre aux pédophiles de voir plus clair en eux, alors commençons par respecter ceux qui s’efforcent de ne pas ou de ne plus nuire aux enfants, et aidons-les au lieu de les traîner dans la boue.

Les aider ? Soit, mais comment ? Et qui pourrait s’en charger ?

Qui ? Je dirais : potentiellement, chacun. Après tout, un pédophile peut être n’importe qui : ce peut être votre collègue, votre meilleur ami, votre cousin, votre frère, votre compagnon... S’il en vient à se confier à vous et à demander votre aide, que ferez-vous ?

« Mais je ne suis pas spécialiste dans le domaine de la pédophilie », me direz-vous. « Je ne connais rien à la pédophilie... » Moi non plus, je ne suis pas diplômée. Bien qu'ayant été moi-même victime de maltraitance sexuelle de la part d'un pédophile pendant 9 ans, bien qu'étant déjà venue en aide à plusieurs victimes, lorsque j'ai été amenée à aider un pédophile pour la première fois alors que j'avais à peine 20 ans, je ne connaissais pour ainsi dire rien de la pédophilie. Propulsée dans ce combat, je me suis forgée une carapace de militante. Le terrain s'est avéré pour moi une expérience irremplaçable et incomparable.

Il est certain que les connaissances ne sont pas inutiles, qu’elles peuvent permettre au contraire d’être plus efficace. Toutefois, elles ne sont pas fondamentalement indispensables. Selon moi, ce qui compte avant tout, c’est la capacité à accueillir l’autre, à le respecter et à l’écouter. Car c’est le silence dont souffre le plus un grand nombre de pédophiles -

Le soutien d’un pédophile par son entourage est quelque chose de très important. Seulement, au moins dans un premier temps, beaucoup de pédophiles n’oseront pas se confier à leurs proches, de crainte de les perdre. C’est pourquoi il est important qu’existent des lieux de parole comme celui qu’offre L’Ange Bleu. Pour autant que je sache, mon association hélas est aujourd’hui la seule en France qui propose de l’aide à des pédophiles. J’oriente ceux qui le souhaitent vers des thérapeutes proches de mes conceptions.

Uniquement les pédophiles qui le souhaitent, donc, car je suis convaincue qu’une thérapie contrainte ne sert à rien. Cela dit, le soutien psychologique ne se réduit pas à la psychothérapie : tout être humain a en effet des besoins fondamentaux, que la société actuelle empêche les pédophiles de satisfaire, et je ne parle pas ici de besoins sexuels. Je parle du besoin d’être entendu et compris, d’être accepté tel que l’on est, en tant que personne. Est-il nécessaire d’être thérapeute pour savoir accueillir l’autre et l’accepter ?

Beaucoup de gens considèrent comme un paradoxe le fait pour une ancienne victime de sévices sexuels d’essayer de comprendre les pédophiles et les origines de la pédophilie. Pour moi, toutefois, seuls comptent les résultats.

En matière d’information et de prévention de la maltraitance sexuelle sur mineurs, les médias ont un rôle essentiel à jouer.

Le traitement médiatique des questions des sévices sexuels sur enfants a eu des répercussions positives. Il a pu aider un grand nombre de victimes à prendre la parole et à entreprendre une démarche de reconstruction personnelle. Il a pu sensibiliser les tiers (proches, entourage, professionnels...) et rendre plus aisée et spontanée la démarche du signalement des sévices sexuels. Voilà deux points positifs essentiels.

Malheureusement, les effets négatifs en ont été nombreux. Du côté des victimes d’abord : des souffrances ont pu être réactivées inutilement ; en outre bien des victimes ne se reconnaissent pas dans le portrait-robot, forcément réducteur, de la personne détruite et condamnée à souffrir éternellement - et beaucoup remettent alors en question leur propre normalité.

Et même pour les victimes en grande souffrance : le fait de souligner, et parfois d’exagérer, l’intensité de cette souffrance crée l’impression que le dépassement en est pratiquement impossible. Le message implicite est : « C’est terrible ce que vous souffrez, et vous allez souffrir toujours. » Ce qui est faux dans bien des cas.

En effet, jusqu’alors, dans la sphère publique et depuis l’affaire Dutroux, les pédophiles ont toujours été objets mais jamais sujets de discours.

Toutefois, c’est du côté des pédophiles et de la pédophilie que le travail des médias a été le plus défaillant.

En France, comme je m'y attendais, le procès de Marc Dutroux est l'occasion, une fois de plus, sinon de désinformation, du moins d'un traitement bâclé de l'information. Beaucoup de journalistes français continuent à parler du "pédophile" Dutroux. Paradoxalement, on trouve pourtant de temps à autre le rappel de l'expertise psychiatrique commandée par le juge Langlois durant l'instruction : selon les spécialistes qui l'ont expertisé, Marc Dutroux ne semble pas pédophile, au sens psychiatrique du terme (c'est-à-dire qu'il ne serait pas, de façon générale, attiré sexuellement par les enfants).

Curieusement, cela n'a pas empêché bien des journalistes français de continuer à parler du "pédophile Marc Dutroux". S'estimeraient-ils plus qualifiés que la commission d'experts commandée par le juge Langlois ? Que ce soit par ignorance, par paresse intellectuelle ou par goût du sensationnalisme, certains médias français entretiennent un état de confusion mentale sur le sujet de la pédophilie. Paradoxalement, en raison d'un traitement ici déplorable de l'information, le non pédophile Marc Dutroux est devenu pour la majorité des gens l'archétype même du pédophile.

Je le répète : / Je le rappelle : / Il faut savoir, que la pédophilie désigne en réalité une attirance sexuelle et non des actes. Un pédophile est une personne sexuellement attirée par les enfants, que cette personne soit ou non passé à l'acte. Dutroux n'est apparemment pas pédophile et la majorité des pédophiles ne sont pas des Dutroux.

Le discours médiatique habituel sur les pédophiles, ravivé à l'occasion du procès de Marc Dutroux, provoque de vives réactions de souffrance chez de nombreux pédophiles. Je reçois ainsi quantité de messages de pédophiles exprimant mal-être, souffrance et dépression face à l'incompréhension générale. Ces pédophiles vivent souvent dans la peur et l'angoisse car on les a logés à la même enseigne que le criminel Marc Dutroux, sans doute un des hommes les plus haïs au monde à l'heure actuelle.

Non seulement cette souffrance ne devrait pas avoir lieu d'être mais cette image terriblement négative projetée sur des gens souvent innocents (et en tout cas en rien comparables à Dutroux), cette image négative, dis-je, est génératrice de frustrations et par conséquent de réactions imprévisibles : conduites à risque, tentatives de suicide, passages à l'acte pédosexuel désespérés et incontrôlés.

Les représentations des pédophiles qu’ont à la fois le grand public et les médias sont donc complètement faussées.

Des journalistes ouverts et motivés ont plusieurs fois contacté l’association en vue d’écrire des articles, de réaliser des interviews ou des reportages : c’est alors souvent au niveau de la rédaction que tout se bloque - « impubliable, impensable, trop choquant, à contre-courant ; s’il n’est pas passé à l’acte, ce n’est pas intéressant »...

tout cela entretient l’ignorance et n’aide pas à la réflexion.

Il reste encore à faire un gros travail d’information.

Mon action est axée sur la prévention et non sur la répression. Je tiens aussi à préciser que je ne m'occupe pas vraiment du sujet de la pédopornographie. Déjà, par manque de temps. Ensuite parce que certaines associations en France se sont déjà spécialisées dans la lutte contre la pédopornographie. Enfin parce que je ne me sens pas le courage de visionner ce genre de documents. Lorsque des messages parviennent à L'Ange Bleu pour dénoncer telle ou telle source de pédopornographie, nous orientons ces correspondants vers le site gouvernemental français prévu à cet effet.

J’y contribue à mon échelle. Au-delà de la responsabilité que j’exerce au niveau de la formation d’étudiants, volet « Pédophilie et abus sexuels sur enfants »), de nombreuses demandes de stage me parviennent de diverses écoles et universités, en vue de l’écriture de mémoires concernant la pédophilie et de mon approche de la prévention. Je suis ainsi ravie de pouvoir passer le flambeau à la génération future. Car cette jeunesse incarne l’avenir.

Les besoins exprimés, tant du côté des victimes que de celui des pédophiles abstinents, des détenus ou anciens détenus, ont fini par dépasser les capacités actuelles d’aide et d’accueil de l’association. Malgré les résultats révolutionnaires le manque de moyens ne permet pas à l’association de développer son action.

Il y a une chose que nous ne devrons jamais oublier, que les pédophiles étaient hier des enfants, et certains des enfants d’aujourd’hui seront des pédophiles de demain.

Mon objectif c’est de faire en sorte que ce nombre soit le plus restreint possible en contribuant au soulagement des souffrances.

Compte tenu des appels et des courriers qui me parviennent, je suis convaincue d'avoir apporté, ma modeste contribution au progrès de l’humanité.

Pour conclure, je fais le souhait que des initiatives semblables à la mienne se multiplieront en France et à travers le monde : car la prévention devrait idéalement être l’affaire de tous.

Latifa BENNARI
Voilà, je voulais mettre ce texte pour conclure la conversation de l'autre jour et pour avoir vos réactions et opinions réfléchies et éclairées.
Bonne journée à vous et bonne lecture j'espère.

La signification de la pédophilie-Serge André, Conférence à Lausanne le 8 juin 1999

La signification de la pédophilie
Serge André, Conférence à Lausanne le 8 juin 1999

Cet article a été d'abord publié sur le site Polis

1. EN QUOI SUIS-JE AUTORISE A PARLER DE LA PEDOPHILIE ?
Je ne puis m'autoriser devant vous que de ma pratique - qui est celle de la psychanalyse - et du peu de savoir clinique et théorique qu'il me semble pouvoir en déduire avec une relative certitude.

La psychanalyse est une pratique marginale dans le champ social bien que son objet puisse être défini comme l'essence même du lien social. La psychanalyse n'est ni une forme de la médecine (spécialement pas de la psychiatrie), ni une excroissance de la psychologie (elle ne se laisse pas ranger parmi les psychothérapies). Ni science, ni art, bien qu'elle ait l'ambition affirmée d'établir un savoir sur la face la plus secrète de l'être humain, et bien que sa pratique quotidienne suppose une bonne dose d'inspiration, la psychanalyse demeure la seule expérience qui permet d'avoir accès non pas au psychisme, mais à l'inconscient, c'est-à-dire au désir le plus fondamental qui dirige la subjectivité d'un être.

Pour des raisons que j'ignore - et sur lesquelles je m'interroge toujours -, il se fait que cette pratique m'a amené à recevoir régulièrement des demandes de sujets que le langage commun qualifierait de "pédophiles". Pourquoi sont-ils venus vers moi ? Pourquoi m'ont-ils choisi ? Pourquoi, de mon côté, les ai-je accueillis sans la moindre réserve, sans crainte ni répugnance, sans non plus de curiosité obscène, et ce, souvent, durant de longues années ? Je n'en sais rien - sinon que ce qu'ils disaient, que les questions qu'ils me posaient et les difficultés auxquelles ils me confrontaient, m'intéressaient.

En cours de route, vers la fin des années 80, au moment où j'ai commencé à tenter de rendre compte de cette expérience dans mes séminaires à la Fondation Universitaire ou dans mes cours à la Section Clinique de Bruxelles, je me suis aperçu, à mon grand étonnement, que, sur ce point, je me distinguais de mes collègues. En effet, mes collègues psychanalystes ne reçoivent pas de pédophiles en analyse et je ne pense pas exagérer leur opinion en disant que, pour eux, recevoir un pédophile en analyse est une chose quasiment inconcevable. Ils prétendent - mais c'est aussi ce qu'ils disent en général des sujets pervers - que les pédophiles ne s'adressent pas au psychanalyste. Ils soutiennent ensuite que, si jamais ce cas se présentait, ce ne pourrait être qu'une "fausse demande", une tentative de manipulation du psychanalyste afin d'obtenir de celui-ci une forme d'acquiescement, voire de caution, fut-elle tacite, à leur particularité sexuelle. Bref, par une sorte de raisonnement qui rappelle furieusement le fameux syllogisme du chaudron que Freud évoque dans la Traumdeutung, les psychanalystes considèrent, en général, qu'il est contre-indiqué d'ouvrir l'accès de l'expérience analytique au pédophile. Pour ma part, je crois qu'il y a là une dénégation, une forme de surdité ou de panique irraisonnée, une manifestation de ce que LACAN appelait "la passion de l'ignorance". Cette situation est évidemment bien regrettable pour les patients en question autant que pour la psychanalyse elle-même.

Je me souviens, par exemple, d'une analyse que, selon l'expression consacrée dans le jargon des psychanalystes, j'avais reprise "en second" (j'étais le deuxième analyste de ce patient). Il s'agissait d'un homme dont le cas était d'autant plus douloureux qu'étant encore peu avancé en âge, il pouvait légitimement espérer se construire une vie nouvelle ou tout au moins supportable, en se fondant sur les résultats d'une psychanalyse. Il avait déjà passé dix ans sur le divan d'un confrère sans qu'aucun des symptômes qui l'avaient amené à poser une demande d'analyse n'ait été modifié, sans que la moindre lumière n'ait pu éclairer la structure de son désir inconscient ni même mettre en place les éléments du montage de son fantasme. A l'en croire, son premier analyste était resté silencieux dix années durant. L'impasse complète dans laquelle sa première analyse s'était enlisée, était rendue évidente par le fait que les trois rêves répétitifs que l'analysant avait apportés à son analyste au cours de ses premières séances, s'étaient reproduits, textuellement identiques, jusqu'au terme de cette première tentative.

Après quelques séances, je commençai à entendre distinctement à travers les paroles de cet homme, comme des mots ou des bouts de phrase imprimés en italique dans un texte, les éléments d'une scène - à entendre au sens d'une scène théâtrale - dans laquelle un jeune garçon, aux cuisses musclées, serrées dans une culotte courte et trop étroite qui laissait sur la peau la marque-fétiche d'une ligne rouge, se faisait arracher violemment ses vêtements par un adulte tout-puissant qui le réduisait au silence d'une voix autoritaire. Dès le moment où je fis entendre ces éléments en retour à mon analysant, les choses se débloquèrent très vite.

Les deux symptômes principaux dont il nourrissait sa plainte apparente (l'impuissance sexuelle complète avec les femmes et l'impossibilité de supporter une relation avec une source quelconque d'autorité masculine) pouvaient, sinon se dénouer, tout au moins s'expliquer. Je passe sur la suite de cette analyse et sur son aboutissement, qui mériteraient certes un exposé exhaustif. Deux ans après la fin de ce travail, l'occasion m'est donnée de discuter de la clinique de la pédophilie avec le collègue qui avait été le premier analyste de ce patient. A ma question de savoir pourquoi il n'avait jamais souligné l'importance du fantasme pédophile chez son ex-patient, il me répond avec grand étonnement : il n'avait jamais pensé à cela ! Et puis, ajoute-t-il aussitôt, s'il avait dû s'en rendre compte à l'époque, il n'aurait certainement pas attiré l'attention de son patient sur ce point, mais aurait sans doute interrompu l'analyse car, dit-il, “ il y a certaines choses qu'il vaut mieux ne pas savoir ”.

Il y a certaines choses qu'il vaut mieux ne pas savoir. Je ne puis que manifester mon désaccord complet avec cet avis. Je suis persuadé, au contraire, qu'il vaut mieux, en tous les cas, savoir. Je ne dis pas que tout est bon à savoir. Loin de là ! Il y a du savoir qui fait mal. Il y a même - cela arrive - du savoir dont on ne peut que difficilement se relever (je pense, par exemple, au cas d'une jeune femme qui était venue en analyse parce qu'elle était littéralement ravagée par le fantasme d'avoir été ou d'être violée par son père, et qui fut amenée à découvrir en cours d'analyse que sa mère avait entretenu une relation incestueuse avec son propre père - le grand-père maternel de ma patiente -, de ses huit à ses vingt-trois ans, soit jusqu'à deux ans après la naissance de sa fille). Il n'empêche, je crois qu'il vaut quand même mieux savoir. C'est le principe du psychanalyste, comme c'est le principe d'oedipe, non pas l'oedipe du complexe, mais celui de la tragédie de Sophocle.

2. QUELQUES REFLEXIONS SUR LE CONTEXTE, A PARTIR DE L'ACTUALITE (BELGE, ENTRE AUTRES)
L'affaire judiciaire et médiatique qui a passionné tous les Belges durant plusieurs mois - et dont ils se sont, à présent, tout aussi massivement désintéressés - a fait du mot "pédophile" le sésame-ouvre-toi d'une communication à laquelle personne n'aurait plus osé songer : communication entre les communautés de notre État fédéral (et même avec ses immigrés), entre les classes sociales, les partis politiques, les générations. La répétition quotidienne des mots "pédophile" et "pédophilie" a toutefois été la source d'une grande confusion. Chacun croit, de bonne foi, savoir ce que signifient ces mots et, du coup, se croit dispensé de s'interroger sur les différences, pourtant énormes, qui distinguent les personnalités et les actes que ces mots recouvrent. Il est pourtant évident qu'il n'y a ni identité, ni équivalence, ni même analogie entre les faits dont Marc Dutroux est accusé, ceux dont on soupçonne tel éducateur de home ou tel professeur de lycée, ou les insinuations que l'on lance contre l'un ou l'autre ministre dont l'homosexualité notoire n'avait jusqu'alors jamais inquiété ni même intéressé personne.

S'il faut raison garder en cette affaire, comme en toute autre circonstance, notre première tâche doit consister à repousser les amalgames faciles et les généralisations hâtives qui font peut-être monter les ventes des journaux et les taux d'audience des chaînes télévisées, mais qui ont pour premier effet d'entretenir notre ignorance. L'information ne favorise pas toujours le savoir.

Je pose donc fermement, comme un premier préalable à toute réflexion raisonnée sur l'actualité de la pédophilie, que c'est à tort que l'on a qualifié Marc Dutroux de "pédophile". Il ne faut pas confondre le registre du crime sexuel avec celui de l'attrait sexuel. Les faits qui sont reprochés à Dutroux n'ont rien à voir avec la signification de la pédophilie, c'est-à-dire avec l'amour électif des enfants - amour étant entendu dans son sens le plus large, du registre platonique jusqu'à l'acte sexuel le plus cru, et enfant désignant un jeune être qui n'a pas encore atteint la puberté. Marc Dutroux est sûrement un criminel, vraisemblablement un psychopathe, et peut-être un pervers sadique, mais certainement pas un pédophile. A titre de comparaison - et avec la réserve que ce mot commande -, le cas de Marc Dutroux est beaucoup plus proche de celui d'un Gilles de Rais que de ceux des pédophiles fameux et avérés qu'ont été, entre autres, Lewis Carroll, André Gide, Henry de Montherlant, Roger Peyrefitte ou Roland Barthes. Le rapprochement avec le procès de Gilles de Rais me paraît s'imposer car ce dernier ne se contentait pas d'avoir des relations sexuelles avec les enfants qu'il enlevait, mais il les mettait systématiquement à mort après les avoir torturés, suivant en cela l'exemple de quelques illustres empereurs romains, tels Tibère et Caracalla.

Pourtant la comparaison a ses limites. Contrairement à Gilles de Rais, Dutroux, qui est en cela un sujet exemplaire de notre société occidentale contemporaine, avait une motivation mercantile. Il faisait commerce d'enfants. L'enfant était sa matière première, sa source de plus-value. Une matière qui ne vaut pas très cher, il faut le souligner : cent cinquante mille francs belges ( à peu près sept mille francs suisses), c'est le prix que l'on paye en Thaïlande pour disposer d'une jeune vierge - la jeune vierge thaïlandaise constituant aujourd'hui l'objet-étalon de la mercantilisation mondiale de la sexualité. Ce qu'il faut noter dans l'affaire Dutroux, c'est que l'enfant, la chair de l'enfant, ne va vraiment acquérir de la valeur (valeur marchande et valeur sexuelle) que par l'usage qui va en être fait. Les enfants que Dutroux enlevait et séquestrait n'étaient pas simplement destinés aux plaisirs de quelque riche client. Ils étaient, semble-t-il, destinés à la fabrication de cassettes pornographiques sadiques, de "snuff movies", c'est-à-dire de films montrant des enfants violés et torturés jusqu'à la mise à mort. D'après des informations qui ont été rendues publiques, on sait que chacune de ces cassettes de "snuff movie" vaut, à l'exemplaire, jusqu'à six fois le prix payé pour l'enfant lui-même. Cette survalorisation de l'image de l'atrocité mériterait une réflexion approfondie - qui pourrait s'étendre jusqu'à interroger le destin de l'érotisme contemporain.

L'affaire Dutroux nous rappelle ainsi ce que Freud a mis en évidence, à savoir que la pulsion sadique est l'une des composantes fondamentales qui caractérisent l'être humain. Les animaux peuvent être cruels, mais ils ne sont pas sadiques. "Le crime est le fait de l'espèce humaine", disait Georges Bataille. C'est une phrase que Freud aurait pu écrire. L'une des expressions les plus fréquentes de cette pulsion sadique est la maltraitance, la torture, voire la mise à mort des enfants. Il faut bien se résigner à admettre, malgré la répulsion que ce savoir soulève en nous, que notre "humanité" se reconnaît aussi à ce trait qu'elle comporte certains êtres dont la jouissance consiste à découper des enfants en morceaux. Le scandale et l'émotion populaire soulevés par la révélation de l'affaire Dutroux - de même, d'ailleurs, que la remarquable aptitude des foules qui avaient défilé en "marches blanches", il y a deux ans à peine, à se détourner à présent de toute information relative à cette affaire - sont, en réalité, directement proportionnels au refoulement auquel nous soumettons tous notre propre sadisme.

Avons-nous oublié les contes les plus connus qui ont ravi notre enfance et que nous transmettons toujours avec plaisir à nos propres enfants ? Avons-nous oublié que le personnage qui symbolise la fête des enfants dans la culture chrétienne, saint Nicolas, est lié à une histoire d'enfants livrés à la boucherie ? Avons-nous oublié qu'en 1919 - il y a donc quatre-vingt ans -, Freud établissait que le fantasme "Un enfant est battu" est l'un des fantasmes les plus répandus chez les névrosés aussi bien que chez les pervers ? Ne savons-nous pas que tout parent, tout éducateur, tout instituteur éprouve, à un moment ou l'autre, et parfois de façon lancinante, l'envie féroce de corriger cruellement les enfants dont il a la charge, et qu'il arrive, même aux meilleurs d'entre-eux, de ne pouvoir toujours réprimer cette envie ? Quant à nos "chers petits", ne les avons-nous pas vus régulièrement occupés, à l'âge de deux ou trois ans, à mettre en pièces leurs poupées ou leurs peluches avec tous les signes d'une jubilation intense ?

Oui, il faut bien que nous le reconnaissions, oui, nous avons oublié tout cela. Ou plutôt, nous l'avons refoulé : nous ne voulons rien en savoir. Et c'est pourquoi, avec le recul dont nous disposons à présent, nous pouvons dire avec certitude que les "marches blanches" qui ont eu lieu en Belgique et le vaste mouvement d'indignation populaire qui a secoué jusqu'aux pays voisins, n'ont nullement été les manifestations d'une "prise de conscience", comme on l'a dit, mais, au contraire, les signes bruyants et coléreux d'un refus de savoir plus fort que l'envie de savoir, d'une protestation radicale contre le risque de mise à nu d'une face de la libido que nous avons dû tous censurer en nous avec une grande énergie. Il a fallu cinquante ans pour que le procès Papon ait lieu (pour autant que l'on puisse considérer que ce qui a eu lieu était le procès que l'on était en droit d'attendre). Soyez assurés qu'il faudra attendre au moins autant d'années avant que l'affaire Dutroux ne soit vraiment éclairée.

3. POURQUOI TANT D'EFFROI ?
Quant à l'aversion unanime qui s'est soudain déclarée à l'égard de la pédophilie et des pédophiles ( je ne parle plus ici du sadisme ni des crimes de Dutroux, mais de la traque au pédophile qui s'est déclenchée à la suite de l'affaire Dutroux), elle mérite également d'être interrogée. Pourquoi tant de surprise et d'indignation ? On dirait que l'on découvre tout à coup l'existence d'une forme de sexualité que l'on aurait ignorée depuis toujours. Tout a l'air de se passer comme si on ne savait pas, ou plutôt comme si l'on n'avait pas voulu savoir. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, la pédophilie, et même l'inceste, bénéficiaient dans le public d'un accueil relativement neutre et même parfois bienveillant. Il suffit, pour s'en convaincre, de se reporter à la presse des années 70 et 80. Qu'on me permette de rappeler l'indulgence amusée, voire admirative, avec laquelle critiques littéraires et présentateurs de télévision accueillaient les déclarations de Gabriel Matzneff ou de René Schérer, lequel pouvait écrire, dans Libération du 9 juin 1978 "L'aventure pédophilique vient révéler quelle insupportable confiscation d'être et de sens pratiquent à l'égard de l'enfant les rôles contraints et les pouvoirs conjurés" (cité par Guillebaud in La tyrannie du plaisir, p. 23). Le cas de Tony Duvert, écrivain pédophile déclaré et même militant, est encore plus remarquable. En 1973, son roman Paysage de fantaisie, qui met en scène les jeux sexuels entre un adulte et des enfants, est encensé par la critique qui y voit l'expression d'une saine subversion. Le livre reçoit d'ailleurs le prix Médicis. L'année suivante, il publie Le bon sexe illustré, véritable manifeste pédophile qui réclame le droit pour les enfants de pouvoir bénéficier de la libération sexuelle que peut leur apporter le pédophile, à l'encontre des contraintes et des privations que leur impose l'organisation familiale. En tête de chaque chapitre du livre, se trouve reproduite la photographie d'un jeune garçon d'une dizaine d'années en érection. En 1978, un nouveau roman du même auteur, intitulé Quand mourut Jonathan, retrace l'aventure amoureuse d'un artiste d'âge mûr avec un petit garçon de huit ans. Ce livre est salué dans Le Monde du 14 avril 1976 : "Tony Duvert va vers le plus pur"… En 1979, L'île Atlantique lui vaut de nouveaux éloges dithyrambiques de la part de Madeleine Chapsal.

Que s'est-il donc passé entre 1980 et 1995 pour que l'opinion connaisse un revirement aussi spectaculaire ? J'aimerais que quelqu'un m'éclaire sur ce mystère. Le phénomène est d'autant plus remarquable que nos sociétés occidentales contemporaines semblent désormais cimentées par l'idéal sacro-saint, mais purement imaginaire, de l'enfant-roi et par l'obsession corrélative de la protection de l'enfance. Loin de moi l'idée de contester la nécessité de cette protection et le progrès qu'elle constitue. Mais la meilleure protection de l'enfant n'est-elle pas le désir et le soutien que les adultes qui l'entourent lui manifestent afin de le voir grandir ? J'ai été surpris, il y a quelques mois - et je suis particulièrement heureux de vous faire part de cette surprise ici, à l'hôpital Nestlé qui a bien voulu accueillir mes propos de ce soir -, de voir apparaître sur l'écran de mon téléviseur une publicité de la firme Nestlé dont le texte énonçait fièrement : "Chez Nestlé, c'est le bébé qui est président". Est-ce que nous ne sommes pas arrivés au bord d'une espèce de délire collectif ? Qui ne voit l'hypocrisie de ce culte de l'enfant innocent, vierge de corps et d'esprit, l'enfant merveilleux et pur dont l'univers est censé n'être peuplé que de rêves et de jeux ? Qui n'observe, dans le langage et l'imagerie publicitaire et médiatique d'aujourd'hui, que la plus belle marchandise du monde est désormais un bel enfant ? Qui n'est frappé de constater que l'exemple de notre Cité idéale nous est proposé sous deux versions, deux imageries standardisées, qui font couple comme un duo d'opéra : Disneyland et Las Vegas ? D'un côté, le monde de l'enfant imaginé comme un adulte miniaturisé, de l'autre, le monde de l'adulte imaginé en enfant éternisé. Nous sommes entrés, sans nous en apercevoir, dans une véritable idolâtrie de l'enfant, dans "l'infantolâtrie", dans l'infantilisation générale du monde. Les enfants s'habillent comme des adultes pendant que les adultes s'empiffrent de bonbons et jouent comme des enfants - les uns et les autres se disputant les commandes de la console de l'ordinateur familial. L'idéal aujourd'hui, c'est de rester enfant, et non plus de devenir un adulte. Et, de plus en plus, c'est une certaine représentation imaginaire de l'enfant qui fait la loi. C'est l'enfant mythique dont la statue s'élève au rang d'idole à mesure même que les adultes déchoient de leur piédestal, démissionnent de leur fonction et s'infantilisent à qui-mieux-mieux.

Curieusement, mais logiquement, plus cette célébration de l'enfant imaginaire prend de l'ampleur, plus il apparaît, au sein de la réalité économique et sociale, que l'enfant représente un coût. D'ailleurs, plus on le vénère, plus il devient rare, plus il tend à être unique. Alors que dans toutes les phases de civilisation qui nous ont précédés, comme dans les cultures qui entourent notre îlot d'Occident, l'enfant a toujours été considéré comme la première richesse, chez nous il est à présent une charge dont il paraît normal à chacun que l'État nous en rembourse les frais. En somme, l'enfant que nous adulons et voulons protéger de tout, l'enfant que nous maintenons dans un état artificiel d'enfance, est de plus en plus irréel. Il est notre rêve narcissique et nous ne l'aimons plus, à la limite, que pour notre propre plaisir. L'enfant n'est plus pour nous une richesse, il est devenu un luxe - ce qui est tout à fait différent.

4. LA SIGNIFICATION DE LA PEDOPHILIE
Si l'on veut parler sérieusement de la pédophilie, avant de poser les questions, certes préoccupantes, de son traitement et de sa prévention, il conviendrait de tenter d'abord de comprendre ce que signifie ce mot. Cette démarche implique de distinguer soigneusement deux niveaux de discours.

On peut, d'une part, envisager la pédophilie d'un point de vue extérieur, objectif, descriptif. C'est ce que font les juristes qui doivent établir les faits et ensuite qualifier ceux-ci, c'est-à-dire les traduire dans le langage du droit pénal. Par exemple, on appellera "viol" toute relation sexuelle entre un adulte et un enfant en dessous d'un certain âge fixé par la loi. C'est aussi ce que font les psychologues et les sexologues, notamment ceux qui se prétendent aujourd'hui les plus experts dans le traitement des pédophiles. Les psychologues décrivent des comportements en se fondant sur le modèle théorique, expérimenté sur l'animal de laboratoire, d'un réflexe automatique induit par un stimulus. Par exemple, telle image représentant un petit garçon déclenche un début d'érection chez le patient. Le traitement consistera dès lors à associer ladite image à une sensation de déplaisir. Ainsi, on montrera systématiquement cette image au patient en lui envoyant une décharge électrique douloureuse sur le pénis. Dans ces deux approches, celle qui se fonde sur les faits et celle qui se fonde sur les comportements, une dimension essentielle - la plus essentielle - est évacuée : celle du sujet qui pose l'acte qualifié de "pédophile", celle de la dimension subjective (et non pas objective) de cet acte.

C'est cette dimension subjective qu'il faut tenter d'appréhender en examinant la question de la pédophilie d'un point de vue intérieur, du point de vue du fonctionnement d'une économie inconsciente et singulière. En effet, la question n'est pas seulement de savoir quel est l'acte qui a été commis, mais de savoir qui l'a commis. Les actes ou les comportements dits "pédophiles" peuvent se produire dans les contextes les plus divers et dans le cadre de toutes les structures cliniques que la psychanalyse permet de distinguer : les névroses, les psychoses et les perversions. Or, la structure psychique dans laquelle un sujet trouve sa position d'être, implique un rapport à chaque fois différent au désir, au fantasme, à la jouissance, à la loi, à la culpabilité, et à l'autre en général. Il peut arriver qu'un névrosé obsessionnel passe compulsivement à l'acte avec un enfant lorsque celui-ci est devenu pour lui la cristallisation d'une obsession. Dans ce cas, même si la description de l'acte coïncide exactement avec celle du même acte commis par un pervers ou par un schizophrène, sa signification sera fondamentalement différente et, par conséquent, sa sanction judiciaire et son traitement devraient également être distincts. Au lieu de qualifier automatiquement le sujet obsessionnel en question de "pédophile", on devrait prendre la peine d'analyser la portée subjective de son acte. On pourrait à l'occasion remarquer, par exemple, que son acte n'est pas motivé par un attrait sexuel électif pour les enfants, mais plutôt par la compulsion au sacrilège typique de cette névrose. On sait - je renvoie ici aux deux oeuvres majeures de Freud que sont Totem et tabou et L'homme-aux-rats - que l'économie psychique de l'obsessionnel s'organise autour du rapport au tabou, à l'intouchable, au sacré et à l'aveu de la faute.

En fait, si l'on veut s'en tenir à un usage rigoureux des mots et éviter les amalgames qui entraînent la confusion et l'obscurantisme, on devrait réserver le terme de "pédophilie" aux cas de perversion pédophile. Pour m'expliquer sur ce point, je vais essayer d'expliquer de façon synthétique ce que mon expérience de la psychanalyse me permet de cerner de la structure perverse en général, et ensuite des caractéristiques de cette perversion particulière qu'est la pédophilie au sens strict.

5. LA STRUCTURE DE LA PERVERSION
Distincte de la névrose et de la psychose, la perversion est l'une des trois structures psychiques inconscientes dans lesquelles l'être humain peut s'établir comme sujet de discours et comme agent de son acte. A ce titre, la perversion est parfaitement "normale", même si elle dérange le monde, voire tout le monde. La question que pose, avec une évidente provocation, l'existence des perversions vise l'essence même de la société humaine. En effet, seuls les névrosés font société : le symptôme névrotique n'est pas seulement une souffrance singulière, il est aussi la matrice du lien qui rassemble les hommes autour de règles communes. C'est pourquoi, dans Moïse et le monothéisme, Freud ne recule pas à traiter la religion (et spécialement la chrétienne) comme le symptôme par excellence. Les pervers, eux, abordent le lien social par une autre voie : micro-sociétés de maîtres, amicales, réseaux qui se fondent sur des formes de pactes ou de contrats qui n'ont pas encore été vraiment étudiés à ce jour, mais dont on peut souligner que c'est le fantasme, et non le symptôme, qui s'y offre comme base du lien, et que l'exigence de la singularité y prend toujours le pas sur celle de la communauté et s'oppose à toute idée d'universalité.

La clinique psychanalytique permet, me semble-t-il, de dégager quatre axes principaux de l'organisation de la perversion, quelle que soit la variante de celle-ci.

1. La logique du démenti
Dans la perversion, le mécanisme fondateur de l'inconscient est distinct de celui de la névrose. Dans celle-ci, c'est la "dénégation" (Verneinung) qui commande et maintient le refoulement (Verdrängung). Quand un névrosé déclare, par exemple, "ma femme, ce n'est pas ma mère", il veut dire en réalité que sa femme, c'est sa mère. Mais il ne peut le reconnaître, ou l'avouer, qu'en affectant cet énoncé d'une négation (ne...pas). Chez le pervers, le mécanisme est plus complexe et plus subtil. Ce que Freud a appelé la Verleugnung - que nous avons choisi, avec Lacan, de traduire par "démenti", traduction la plus littérale -, consiste à poser simultanément deux affirmations contradictoires a) oui, la mère est châtrée, b) non, la mère n'est pas châtrée. Un névrosé éprouve la plus grande difficulté à comprendre ce processus. Car, pour le névrosé, la logique inconsciente se fonde sur le principe d'identité, base de la logique classique : A = A. Pour le pervers, le démenti signifie que A =A et aussi, en même temps, que A est différent de A. Cette coexistence - qui n'est contradictoire que pour le névrosé - fait du pervers un argumentateur redoutable (du moins, lorsqu'il est intelligent), un rhéteur particulièrement apte à manier et à manipuler la valeur de vérité dans le discours de façon à avoir toujours raison.

A la base, le démenti porte sur la castration de la mère. Ceci ne doit pas être entendu seulement comme le fait que la mère n'a pas de pénis, ou, plus finement, qu'elle manque du phallus. La castration de la mère signifie que la mère ne possède pas l'objet de son désir, que celui-ci ne peut s'inscrire que comme manque et que ce manque est structurel. En d'autres termes, il y a, dans le démenti que le pervers oppose à la castration, une face qui reconnaît le manque structurel de l'objet du désir, mais aussi, et simultanément, une face qui affirme l'existence positive de cet objet. Or, si l'objet du désir existe concrètement, s'il est saisissable et désignable par les sens, il en découle que le sujet ne peut que vouloir absolument le posséder et le consommer - et répéter indéfiniment cette démarche.

2. L'oedipe pervers
L'oedipe pervers se distingue par la place tout à fait particulière qui y est dévolue au père à chacun des niveaux où il est appelé à remplir sa fonction. En tant qu'instance symbolique, dépositaire en titre de la loi, de l'interdit et de l'autorité, le père y est parfaitement reconnu - le pervers n'est pas psychotique. De même, les attributs du père imaginaire, héros ou couard, père fouettard ou père aveugle, sont repérables et repérés par le sujet. Mais c'est au niveau du père réel que la perversion se signale à l'attention. Dans la situation \oedipienne qui caractérise la perversion, l'homme qui est appelé, dans la réalité, à assumer le rôle du père est systématiquement mis à l'écart - en exil, dirait Montherlant - par le discours maternel qui entoure le sujet. La position du père du pervers est celle d'un monarque tenu en échec dans son propre palais. Devenant du coup un personnage dérisoire, une pure fiction, le père se voit réduit à n'être qu'une sorte d'acteur de comédie à qui il est demandé de jouer au père, mais sans que ce rôle porte à la moindre conséquence : c'est un père "pour la scène".

Il en résulte, pour son enfant, que, bien que posées et reconnues théoriquement, la loi, l'autorité et l'interdit se trouvent ramenés à de pures conventions de façade. De façon générale, le monde dans lequel le pervers se voit introduit par sa configuration familiale est une comédie, une farce dont le côté grotesque est souvent manifeste. Cette introduction prend pour lui valeur d'initiation. Car, si la comédie humaine est pour le névrosé une vérité dont il ne peut être qu'à son insu un participant parmi les autres (situation à laquelle il lui est d'ailleurs souvent difficile de se résigner), pour le pervers cette comédie est d'emblée révélée, démasquée dans sa facticité, et c'est en toute conscience qu'il y prend sa place. Étant appelé à la fois sur la scène et dans les coulisses, le pervers ne peut être dupe de la pièce qui se joue. Il en tire un savoir, certes, mais un savoir que l'on peut qualifier de toxique. Il en tire sa force aussi bien que son malheur. Il connaît ou croit connaître l'envers du décor et les règles secrètes qui démentent les conventions de la comédie.

Autre conséquence : l'univers subjectif du pervers se trouve dédoublé en deux lieux et deux discours dont la contradiction n'empêche pas la coexistence. D'un côté, la scène publique, de l'autre côté, la scène privée. La scène publique, lieu du semblant explicite, c'est le monde où les lois, les usages et les conventions sociales sont respectées, voire célébrées avec un zèle caricatural ("il faudrait être fou pour ne pas se fier aux apparences", disait Oscar Wilde). La scène privée, par contre, lieu de la vérité masquée, du secret partagé avec la mère, dément la précédente. C'est là qu'entre la mère et l'enfant, puis entre le pervers et son partenaire, s'accomplit le rituel (toujours théâtral) qui démontre que le sujet a ses raisons de faire exception aux lois communes parce qu'il se réclame des connaissances privilégiées sur lesquelles il fonde sa singularité.

3. L'usage du fantasme
Au niveau de son contenu, on peut dire que tout fantasme est pervers par essence. Le scénario imaginaire dans lequel le névrosé conjugue son désir et sa jouissance n'est rien d'autre, après tout, que la façon dont il se rêve pervers en grand secret. Ce n'est donc pas le contenu du fantasme qui permet de différencier le pervers du névrosé, mais, comme je vais le montrer, c'est son usage.

Secret trésor, strictement privé, chez le névrosé (au point qu'il faut des années d'analyse pour qu'il consente à commencer à en parler), le fantasme est, au contraire, chez le pervers une construction qui ne prend son sens qu'en devenant publique. Pour le névrosé, le fantasme est une activité solitaire : c'est la part de sa vie qu'il soustrait au lien social. A l'inverse, le pervers se sert du fantasme (sans même s'apercevoir d'ailleurs qu'il s'agit d'un montage imaginaire) pour créer le lien social au sein duquel sa singularité peut s'accomplir. Pour le pervers, le fantasme n'a de sens et de fonction que s'il est agi ou énoncé de telle sorte qu'il parvienne à inclure un autre, consentant ou non, dans son scénario. C'est ce qui apparaît, considéré de l'extérieur, comme une tentative de séduction, de manipulation ou de corruption du partenaire. Par exemple, le sadique exigera de sa victime qu'elle demande elle-même, en s'accusant de telle ou telle faute, la punition qu'il va lui infliger - punition qui se présentera dès lors comme "méritée".

Pourquoi cette nécessité de la complicité forcée de l'autre ? Parce que, dans la perversion, le fantasme a une fonction démonstrative. Le pervers ne peut, en effet, s'assurer de sa subjectivité qu'à la condition de se faire apparaître comme sujet positivé en l'autre (manoeuvre dans laquelle lui n'est que l'agent). Mais de quel "sujet" s'agit-il en l'occurrence ? D'un sujet pour qui il est essentiel, vital, d'affirmer qu'il y a continuité entre le désir et la jouissance. Car, pour le pervers, un désir qui ne s'achève pas en jouissance n'est qu'un mensonge, une escroquerie ou une lâcheté. C'est ce mensonge et cette lâcheté qu'il dénonce inlassablement comme constitutifs de la réalité du névrosé et de l'ordre social : si celui-ci interdit la jouissance (en tout cas, au-delà d'un certain point), c'est parce que le névrosé n'ose pas jouir vraiment. Car c'est la jouissance qui constitue la valeur suprême de l'univers pervers, alors que, dans la névrose, c'est le désir. C'est pourquoi le névrosé, lui, se soutient parfaitement d'un désir insatisfait (dans l'hystérie), d'un désir impossible (dans la névrose obsessionnelle), ou d'un désir prévenu (dans la phobie). Le névrosé trouve son appui dans un désir dont l'objet est toujours en défaut - chaque fois qu'il croit l'avoir atteint, il déchante rapidement : non, ce n'était pas "ça". C'est la raison pour laquelle, dans la névrose, la jouissance va toujours de pair avec la culpabilité.

Ce que veut démontrer le pervers, ce à quoi il s'efforce de convertir l'autre (de force s'il le faut), ce n'est pas seulement l'existence de la jouissance, mais sa prédominance sur le désir. Pour lui, le désir ne peut être que désir de jouir, et non pas désir de désir ou désir de désirer, comme chez le névrosé.

4. Le rapport à la loi et à la jouissance
La nécessité de cette démonstration est si pressante que l'on peut se demander si la perversion connaît la dialectique du désir ou si elle ne l'escamote pas purement et simplement. En tout cas, sa compréhension réclame une autre théorie du désir et de la jouissance que celle à laquelle nous nous référons dans le cadre de la clinique des névroses.

Pour entrer dans cette théorie, il faut cerner le rapport subjectif que le pervers entretient avec la Loi. L'opinion commune tend à confondre perversion et transgression. Pourtant il serait tout à fait simpliste et erroné d'assimiler le pervers à un hors-la-loi, même si l'interrogation cynique, le défi et la provocation des instances représentant la loi constituent des données constantes dans la vie des pervers.

Si le pervers met la loi, et plus souvent encore le juge, au défi, ce n'est pas qu'il se réclame d'une position anarchiste. Tout au contraire. Lorsqu'il critique ou lorsqu'il enfreint la loi positive et les bonnes moeurs, c'est au nom d'une autre loi, loi suprême et bien plus tyrannique que celle de la société. Car cette autre loi n'admet, elle, aucune faculté de transgression, aucun compromis, aucune défaillance, aucune faiblesse humaine, aucun pardon. Cette loi supérieure qui s'inscrit au coeur de la structure perverse n'est pas, par essence, une loi humaine. C'est une loi naturelle dont le pervers est parfois capable de soutenir et d'argumenter l'existence avec une force de persuasion et une virtuosité dialectique remarquables. Son texte non-écrit n'édicte qu'un seul précepte : l'obligation de jouir.

En somme, lorsqu'il "transgresse", comme dit le langage commun, le pervers ne fait en réalité qu'obéir. Ce n'est pas un révolutionnaire, c'est un serviteur modèle, un fonctionnaire zélé. Dans sa logique, ce n'est pas lui qui désire, ce n'est même pas l'autre : c'est la Loi (de la jouissance). Pire : cette loi ne désire pas, elle exige. Poussez le sujet pervers dans ses derniers retranchements et, s'il est sincère et accepte de se livrer, vous entendrez son discours se transformer en une véritable leçon de morale. Rien de plus sensible pour le pervers que le concept de "vertu". Sade, Genet, Jouhandeau, Montherlant, Mishima - et j'en passe\u… - nous le prouvent chacun à leur manière : la perversion aboutit à une apologie paradoxale de la vertu. Etrange vertu, sans doute. Ici encore, l'opposition entre le monde du névrosé et celui du pervers est diamétrale. Alors que, pour le premier, la loi est, par définition, un interdit qui porte sur la jouissance, et la vertu le respect des tabous qui en découlent, pour le pervers, la loi commande la jouissance et ce, de façon absolue (il est, en quelque sorte, interdit de ne pas jouir). Si bien que la vertu, dans ce cas, consiste à se montrer à la hauteur de ce que peut exiger cet impératif absolu - jusqu'au mal suprême. La rédemption par le mal ou la sainteté dans l'abjection constituent des thèmes récurrents des discours pervers.

6. LA PERVERSION PEDOPHILE
Le psychanalyste que je suis ne considère pas comme injustes les lois qui sanctionnent la pédophilie. Je ne les prends pas non plus comme l'expression d'une justice absolue et universelle. Ces lois ne sont que l'une des constructions grâce auxquelles notre société tente de se maintenir en tant que symptôme parmi d'autres. Dans d'autres sociétés, tout aussi civilisées que la nôtre, par exemple dans les sociétés helléniques préclassiques, on sait que la pédophilie était organisée au niveau social en tant que rituel de passage pour les jeunes garçons. Dans la société athénienne de l'âge classique, la pédophilie était non seulement tolérée, mais considérée comme le modèle idéal de la relation amoureuse et pédagogique (cfr. le "Premier Alcibiade" et le "Banquet" de Platon). Dans la société romaine, il était de règle que le maître ait pour amants quelques jeunes garçons non pubères pourvu qu'ils ne fussent pas citoyens romains. Au Moyen-Age, les monastères étaient des lieux privilégiés de relations pédophiles entre les abbés et les jeunes novices. Dans bien des cultures qui nous entourent aujourd'hui, l'usage sexuel des enfants, voire leur prostitution organisée, est considéré comme une chose normale dont personne ne se préoccupe. La sorte de chasse au pédophile qui devient, depuis peu, le mot d'ordre dans nos pays doit donc être considérée comme un phénomène bizarre plutôt que comme un progrès de la civilisation. En tant que psychanalyste, je pense qu'avant d'engager la lutte contre la pédophilie, il conviendrait d'abord d'éclaircir pour quoi et contre quoi le pédophile lutte lui-même. Cela nécessite de l'entendre avant de le condamner.

La pédophilie se définit comme l'amour des enfants - précisons : une certaine forme d'amour visant un certain genre d'enfants. Il ne faut donc pas confondre, je le répète, le pervers pédophile et le pervers sadique. Ce n'est pas parce que la loi positive en vigueur commande, pour des raisons de technique de procédure et de linguistique pénale, de qualifier automatiquement de "viol" les relations sexuelles d'un adulte avec un enfant en dessous d'un certain âge, que les pédophiles doivent être réellement pris pour des violeurs systématiques. En principe (bien sûr, il y a des exceptions), le viol n'intéresse pas le pédophile. Au contraire, le discours du pédophile se fonde sur la thèse que l'enfant consent aux relations qu'il a avec lui, et davantage encore, qu'il les demande lui-même. Ce que dit le pédophile - je caricature à peine, je l'ai entendu régulièrement dans ma pratique - c'est quasiment que l'enfant l'a violé lui. C'est un point très important, il faut prendre ces paroles très au sérieux (ce qui ne veut pas dire qu'il faut les croire).

Il est, en effet, capital pour le pervers pédophile de faire la démonstration que l'enfant baigne dans une sorte de sexualité naturelle bienheureuse qui s'oppose à la sexualité restreinte, réprimée et déformée des adultes, et que l'expression spontanée de cette sexualité naturelle est le désir de jouir. Cette idée d'un érotisme spontané de l'enfant s'oppose à toute envie de viol. Pour le violeur, par contre, et c'est pourquoi sa conduite relève du sadisme, le non-consentement de l'autre est une condition nécessaire. Le violeur cherche en effet à prouver que l'on peut faire jouir l'autre par la force, que la jouissance se passe du désir ou du consentement subjectif parce qu'elle est une Loi qui s'impose absolument. Par ailleurs, un autre point capital dans l'argumentation dont le pédophile tente de nous convaincre, c'est que la violence à l'égard de l'enfant se situe, par essence, dans la structure familiale puisque celle-ci est foncièrement répressive à l'égard de la sexualité. Le pervers pédophile soutient que les parents - et, en tout premier lieu, le père - abusent de leurs enfants, lui font violence, en lui "volant" sa sexualité, en l'empêchant de faire l'amour et en l'obligeant à n'être que le voyeur de l'érotisme parental (cfr. Le bon sexe illustré de Tony Duvert).

Une autre idée communément répandue doit également être dénoncée : la pédophilie, contrairement à ce que l'on dit, n'est pas du tout la même chose que l'inceste. Il existe, bien sûr, des cas de pervers pédophiles qui séduisent aussi leur propre enfant, mais ces cas forment plutôt exceptions. Le père incestueux, celui qui a des relations sexuelles avec sa fille ou avec son fils, n'est pas, en règle générale, quelqu'un qui est excité par l'enfant comme tel. Ce qui l'intéresse, ce qui le trouble, ce qui le met hors de lui, c'est son propre enfant, sa descendance. En fait, le père incestueux est un sujet qui ne supporte pas la paternité (cette aversion, je le montrerai plus loin, s'oppose radicalement à la position que défend le pédophile). Non seulement il ne la supporte pas, mais il éprouve l'irrésistible besoin de la bafouer, de l'annuler en quelque sorte en en révélant l'indignité. Je le répète, il est rare qu'un pédophile abuse de ses propres enfants. Au contraire, les pédophiles qui ont des enfants sont généralement des pères modèles ou qui s'efforcent de l'être.

En effet, à l'opposé des pères incestueux - qui sont des destructeurs de la paternité -, les pédophiles développent une idée très élevée de la paternité. Il n'est pas exagéré de dire que la perversion pédophile contient une théorie complexe et subtile de la paternité, plus précisément de la restauration de la fonction paternelle. Cette thèse peut paraître choquante et paradoxale mais pourtant c'est bien la conviction d'être le héraut d'une véritable réforme morale (cfr. "Les garçons" de Montherlant) qui pousse le pédophile à entrer en conflit avec la famille, avec la société et avec les institutions. Pour lui, les parents légaux, coincés dans leur rôle de censeurs, sont par essence incapables d'aimer. Il faut donc que le "véritable" amour paternel provienne d'ailleurs que de ceux qui sont liés à l'enfant par le sang. Comme le déclare l'Abbé, héros de la pièce de Montherlant "La ville dont le prince est un enfant", "Dieu a créé des hommes plus sensibles que les pères, en vue d'enfants qui ne sont pas les leurs, et qui sont mal aimés".

Mais qu'est-ce que le véritable amour paternel, tel que le pédophile le conçoit ? C'est un amour passionnel et sensuel qui est en rivalité profonde avec l'amour maternel - comme si la mère volait au père la part érotique de l'amour qu'il éprouve pour l'enfant. Restaurer la passion d'être père et faire de celle-ci le modèle de la passion amoureuse, tel est l'enjeu le plus radical de la pédophilie. C'est la raison pour laquelle le pédophile est intimement persuadé de faire du bien aux enfants avec qui il entretient des relations amoureuses ou sexuelles. C'est pourquoi aussi il est convaincu de se montrer meilleur éducateur - meilleur parce que plus vrai - que le père légal. Il réplique aux lois et aux moeurs familiales qui châtrent les pères avant de châtrer les fils, que seul peut être à la hauteur de sa fonction le père dont l'amour ne recule pas devant la passion. Une passion qui ne rejette ni ne refoule ce qu'elle comporte de sensualité et d'érotisme. Une passion qui exige la réciprocité parce qu'elle croit savoir que l'enfant lui-même réclame cette sensualité paternelle. En somme, le pervers pédophile nous met au défi de concevoir la fonction paternelle comme fondée sur l'idéalisation de la pulsion plutôt que sur l'idéalisation du désir. Dans cette passion, l'initiation à la jouissance a la plus grande importance. En effet, comme dans toute perversion, la jouissance est ici identifiée à la Loi. Il s'agit donc d'introduire l'enfant à la vérité de la Loi et de lui faire découvrir le mensonge fondateur de la famille et de la normalité sociale. Ce mensonge, Tony Duvert, que j'ai déjà cité, le dénonce comme l'alliance d'une maternité incestueuse et d'une paternité pédérastique dont le sexe se prétend absent (cfr. Tony Duvert, Le bon sexe illustré, pp. 66-67).

Quelques mots enfin sur l'enfant qui est l'objet élu de la perversion pédophile. On a parfois évoqué l'idée que l'enfant jouerait, pour le pédophile, le rôle d'un fétiche. C'est une idée que je trouve intéressante même si elle ne me semble pas exacte. Il faut remarquer - c'est un critère décisif pour distinguer le pédophile de l'homosexuel pédéraste - que le pédophile se tourne vers l'enfant pré-pubère. Voilà une notion bien difficile à manier, surtout pour le législateur ou pour le juge qui sont obligés de se reposer sur des critères "objectifs", par exemple l'absurde idée d'un âge auquel on fixerait ce qu'on appelle la "majorité sexuelle". La pré-puberté ne se réfère ni à un âge, ni à une définition biologique ou médicale de la puberté. C'est une notion floue, d'autant plus floue que son objet est justement le flou. En effet, celui que vise la perversion pédophile est l'enfant dont le corps ou l'esprit n'a pas encore vraiment choisi son sexe. C'est l'ange, ou l'angelot, comme on préférera. C'est l'enfant apparemment asexué ou sexué de façon indécise, c'est l'être qui incarne, en quelque sorte, le démenti opposé à la reconnaissance de la différence des sexes, mais en qui le pédophile discerne, pour cette raison même, le bonheur d'une sexualité complète, plus large que celle des adultes. Cette imprécision de la sexuation de l'enfant n'a pas seulement pour fonction de soutenir la défense contre l'homosexualité qui est inhérente à la pédophilie comme à bien d'autres formes de perversion. Pédophiles et homosexuels ont horreur les uns des autres, c'est une donnée bien connue de la clinique. Mais, au-delà de cette fonction de défense, l'exigence que l'enfant soit choisi avant toute manifestation de la puberté signifie que le pédophile recherche chez l'enfant qui l'attire l'incarnation du démenti de la castration et de la différence des sexes. L'enfant élu par le pédophile, c'est le troisième sexe. Ou, plus exactement, c'est le sexe qui unit, en les confondant, les pôles opposés de la différence sexuelle. C'est pourquoi l'attirance du pédophile se cristallise tantôt sur un trait d'exquise féminité qui se révèle chez un jeune garçon, tantôt sur un trait de gaminerie que manifeste une fillette.

Mais, dans tous les cas, ce que la psychanalyse du pédophile permet de mettre au jour, c'est que, dans la figure infantile élue par sa passion, c'est lui-même que le pédophile cherche à rencontrer et à faire apparaître. Il ne s'agit pas seulement d'une quête narcissique, ni d'un processus d'identification imaginaire. Cette recherche frénétique ne se situe pas simplement au niveau du moi et de ses images spéculaires. C'est le sujet en tant que tel qui est appelé à se révéler. Le sujet, c'est-à-dire ce qui n'est jamais qu'un vide dans la chaîne signifiante du discours. Ce vide, le pédophile le comble en provoquant l'apparition d'un enfant qui représente l'incarnation d'un sujet naturel plutôt que fils du langage, d'un sujet qui serait vierge de la marque du signifiant, d'un sujet qui serait d'avant la castration symbolique. C'est là son égarement fondamental. C'est là qu'il manifeste à quel point il reste lui-même un éternel enfant imaginaire, tout attaché à être ce qui pourrait combler le manque du désir de sa mère afin que jamais la béance de celui-ci ne puisse apparaître.

Pour conclure ces réflexions, je reprendrai à Philippe Forest deux phrases d'un article publié dans le numéro 59 de la revue L'Infini consacré à "La question pédophile". Ph. Forest y écrivait : "\u…l'enfance n'existe pas, elle est le rêve du pédophile. Le pédophile - je l'imagine ainsi - est précisément celui qui croit à l'enfance (\u…). Il la voit comme le paradis dont il a été injustement chassé, le lieu vers lequel il lui faut revenir, qu'il lui faut à tout prix pénétrer." Effectivement, ma pratique de la psychanalyse avec des sujets pédophiles me permet de confirmer que, pour eux, l'enfance n'est pas un moment, une étape transitoire de la vie, un temps destiné, par essence, à prendre fin, mais bien une sorte d'état de l'être qu'il s'agit de restituer dans sa temporalité indéfinie. Dans la logique pédophile, l'enfant constitue le démenti opposé à la division du sujet : le "sujet-enfant" incarne le mythe d'une complétude naturelle dans laquelle désir et jouissance ne sont pas séparés. C'est pourquoi chaque pédophile est constamment confronté au drame de voir l'enfant qu'il aime se transformer et quitter cet état dont il se fait, lui, le dépositaire. C'est pourquoi aussi, malgré leur attrait et souvent leur talent exceptionnel pour la pédagogie, je crois, avec François Regnault que l'on peut définir le pédophile comme "l'envers du pédagogue" (cfr. L'Infini n° 59, p. 125). Car le véritable pédagogue - en existe-t-il encore ? - est celui qui fonde sa pratique sur la supposition que le désir le plus fondamental de l'enfant, est le désir de devenir grand. Comme l'écrit Hegel dans ses Principes de la philosophie du droit (§ 175), "la nécessité d'être élevé existe chez les enfants comme le sentiment qui leur est propre de ne pas être satisfaits de ce qu'ils sont. C'est la tendance à appartenir au monde des grandes personnes qu'ils devinent supérieur, le désir de devenir grands. La pédagogie du jeu traite l'élément puéril comme quelque chose qui vaudrait pour lui-même, le présente aux enfants comme tel, et rabaisse pour eux ce qui est sérieux, et se rabaisse elle-même à une forme puérile peu prisée par les enfants. En les représentant comme achevés dans l'état d'inachèvement où ils se sentent, en s'efforçant ainsi de les rendre contents, elle trouble et altère leur vrai besoin spontané qui est bien meilleur" (cité par F. Regnault in op.cit.).

Eclairés par ces dernières phrases, à nous à présent de nous interroger sur le sens de l'évolution contemporaine de notre société, que j'évoquais plus haut. Ce mouvement, que j'ai désigné comme "l'infantolâtrie" de l'époque, ne risque-t-il pas de nous mener vers une forme de pédophilie généralisée et triomphante ? Cette hypothèse pourrait bien, en tout cas, expliquer les manifestations d'effroi et de panique que le pédophile soulève aujourd'hui dans notre société. Cet effroi ne serait-il pas finalement l'effroi devant la révélation de la signification de notre propre idéalisation de l'enfance?

vendredi 4 décembre 2009

La citadelle des rêves vécus


ALEXIS Serge

La citadelle des rêves vécus
(livre ecrit par claude couet sous le pseudonyme Serge Alexis)

http://membres.lycos.fr/ateliber/l091.htm

A L’enfance libérée des carcans, des jougs et des tabous, à l’enfance tout court,
à celle qui se construit, découvre sans contrainte le monde et ses contradictions, en cette période toute neuve de la vie où les choses sont si simples et limpides.

Cet espace incommensurable où le vrai droit de cité, c’est l’écoute, la quête, l’attente et la question. On ne façonne pas une enfance par le martèlement ; l’approche souhaitable c’est l’authenticité, et des démarches qui suggèrent...
Par sa place dans l’existence, c’est le moment où le mot liberté prend tout son sens. Gestation de toutes les ambitions, de tous les espoirs et des rêves les plus fous.

mercredi 2 décembre 2009

Quel plaisir de vous avoir revu samedi ! ! !

Bonjour,

La rencontre des anciens de font d'Urle s'est déroulé à merveille. Quel plaisir de se retrouver après toutes ces années.
Vous avez pas changé...Au delà de la problématique Claude que nous dépasserons quand il sera jugé justement,nous avons retrouvé une impulsion incroyable un désir de partager des souvenirs merveilleux et préparer la suite. Au programme randonnée à Fontainebleau,tournage d'un film sur la vie à Font d'Urle en collaboration avec les étudiants de l'E.S.R.A (école supérieure de réalisation audiovisuelle)www.esra.edu/esra/index.php (faites nous des propositions).Prochainement nous mettrons en ligne des photos de font d'Urle. Faites nous parvenir par mail des photos d'époque,des dessins (que nous vous retournerons)des souvenirs(même les plus loufoques),des film super 8 ou autres formats. <<<<
A très bientôt

A vos plumes

Franck et Laurence

T: 06 61 30 19 92/01 45 66 66 18/
Face book: Les Enfants Defontd'urle Mail:lesenfantsdefontdurle@live.fr/

Enfance en Danger

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