Peut-on les guérir ?
En psychiatrie, on n’est jamais sûr de “guérir” personne. On a affaire à de l’humain, pas à des machines qu’il suffit de régler. Mais, incontestablement, les thérapies sont efficaces. Bien sûr, les agressions sur mineurs de types pédophiliques sont les plus récidivantes (autour de 20 %, contre 10 % pour les violeurs de femmes adultes et 5 % pour les pères incestueux). Il n’empêche que 80 % des pédophiles qui ont été incarcérés ne récidivent pas.
Et la thérapie leur permet d’évoluer, de progresser dans leur connaissance d’eux-mêmes, dans leur relation à l’autre, dans la clarification de leur fantasmatique, dans la maîtrise de leurs actes. Ce sont tous ces aspects que l’on évalue pour s’assurer que le sujet a cessé de nuire, qu’à présent il est devenu un homme.
La castration chimique
Une fausse bonne solution
Il s’agit de médicaments antihormones mâles qui inhibent la production de fantasmes et/ou l’érection. « Ils sont essentiellement prescrits aux sujets qui affirment qu’ils ne pourraient pas se contrôler sans ça. Ce qui est faux : tout être humain le peut », assure Roland Coutanceau.
Le contrôle est avant tout un processus mental. S’il ne choisit pas de se contrôler, le pédophile sous médicament peut toujours pénétrer un enfant avec un objet. Bien sûr, le médicament constitue un soulagement, et est parfois nécessaire dans certaines indications, mais il doit toujours être associé à une thérapie relationnelle. « Lorsqu’un prisonnier me demande des pilules pour ne pas recommencer à violer en sortant, c’est de mauvais augure. Cela signifie qu’il se vit lui-même non pas comme un humain responsable de ses actes mais comme une machine incontrôlable. »
Le but de la thérapie relationnelle est alors d’enseigner à cet homme que c’est à lui de se maîtriser et à personne d’autre.
A lire
Il m’aimait de Christophe Tison
Un titre en forme d’alibi pour le récit concis, implacable, d’une enfance abusée. De 8 à 15 ans, Christophe Tison, rédacteur en chef à Canal+, a subi les assauts de Didier, un collègue de son père. Au fil des lignes se dessine le portrait tristement classique du pédophile banal : l’ami de la famille, généreux et sympathique, qui a lui-même subi des sévices. L’individu immature qui clame à qui veut l’entendre qu’il aime les enfants sans que personne, jamais, ne prenne ses mots au sérieux. Un homme qui détruit au motif qu’il aime. Auquel l’enfant s’attache parce qu’il occupe la place laissée vacante par des parents négligents.
(Grasset, 2004)
Vivre après l’inceste : haïr ou pardonner de Roland Coutanceau.
A partir du témoignage d’une victime, l’auteur apporte un éclairage novateur sur la souffrance psychique de celui qui subit l’inceste, sur ce qui conditionne ce drame et sur les aspects sociétaux et culturels d’un tel tabou (Desclée de Brouwer, 2004)
La Pédophilie étude de la Fondation Scelles.
Une synthèse pluridisciplinaire sur l’état de la pédophilie, la personnalité des agresseurs et leur prise en charge (Erès, 2001).
La Fin d’un silence de Latifa Bennari.
Des témoignages d’agresseurs et de leurs proies, par une victime d’abus sexuels (AD2, 2002).
Te laisse pas faire ! de Jocelyne Robert.
Un livre pour aider les enfants à défendre leur intimité et à se protéger des agresseurs potentiels (Editions de l’Homme, 2000).
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